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Le premier spectacle du Cirque du Soleil à Macao sera à l'affiche de l'hôtel-casino The Venetian à partir de l'an prochain |
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LE CIRQUE DU SOLEIL À MACAO
Le soleil se lève sur l’Orient
Dany Bouchard
Le Journal de Montréal
15-09-2007 | 05h00
MACAO, Chine — Le Cirque du Soleil
s’est fait dérouler le tapis rouge par
ses partenaires en Chine, au point
de ne pas avoir à débourser un sou
des 200 M$ US que coûteront son
spectacle et son théâtre de Macao.
«C’est la première fois qu’on a une
entente comme celle-là», convient
M. Lamarre en souriant.
«Ils (Sands) mettent le paquet, et ils
nous laissent même 50% des profits»,
précise-t-il en faisant référence aux revenus
que générera le spectacle.
LE PLUS COÛTEUX
Un an avant qu’un premier spectacle
permanent prenne l’affiche à Macao, le
Cirque du Soleil a ouvert les portes de
son nouveau terrain de jeu chinois au
Journal de Montréal.
Au Venetian, le plus grand casino du
monde inauguré en grande pompe à la
fin du mois dernier, la troupe québécoise
prépare ce qui sera le spectacle les plus
coûteux de son histoire.
«Dans les plans, on parle d’un théâtre de
130 millions de dollars US, et d’un spectacle
de 40 millions US. Dans les faits, on
s’attend à ce que le théâtre coûte aux
alentours de 150 millions US, et que le
spectacle coûte 50 millions US», admet le
président et directeur général du Cirque,
Daniel Lamarre, rencontré à Macao.
Contrairement à Macao où Sands, propriétaire
du Venitian, paie la facture du
spectacle et du théâtre, à Las Vegas, le
Cirque du Soleil a l’habitude d’absorber
les coûts de production de ses créations,
mais laisse la construction des théâtres
aux bons soins de MGM.
Il faut savoir qu’à Las Vegas, le Cirque
présente tous ses spectacles dans les
hôtels-casinos du groupe MGM Mirage,
qui fait notamment compétition au casino-
hôtel Venetian américain de Sands.
Autre marché, autre réalité; à Macao,
l’adversaire de Las Vegas est devenu un
partenaire.
«Ils nous voulaient», constate Daniel
Lamarre au sujet de la direction du
groupe Sands.
UN SPECTACLE APRÈS L’AUTRE
Avant de prêter son nom à un projet et
une ville qui n’a pas encore la culture du
spectacle, le Cirque du Soleil s’est assuré
de fixer certaines conditions, à la fois
sociales mais aussi d’affaires.
«Ce qu’on risque ici, c’est la marque»,
convient le président et directeur général.
«On ne peut pas vivre avec un spectacle
qui n’est pas plein; tout notre marketing
est basé sur la rareté de nos billets et il ne
faut pas que ça change», dit-il, en promettant
une arrivée «magistrale» l’an
prochain, pour soutenir les efforts de
marketing déployés depuis.
Prévu pour l’été prochain, le spectacle
du Cirque du Soleil à Macao sera le premier
d’une longue série puisque la troupe
québécoise vient tout juste de conclure
une deuxième entente, toujours avec
Sands, pour occuper un autre théâtre à la
fin de 2009, cette fois dans un hôtel Four
Seasons qui sera bientôt construit.
Le premier spectacle sera mis en scène
par Gilles Maheu, alors que le second,
une revue musicale, est déjà entre les
mains de René Simard.
«D’ici à la fin de 2009, on devrait avoir
un troisième spectacle en chantier
Macao», annonce Daniel Lamarre.
À SHANGHAI
L’ambition du Cirque du Soleil pour
l’Asie ne se limite pas à la Chine; l’été
prochain, toujours, la troupe dévoilera
un nouveau spectacle permanent
Tokyo, au Japon, mis en scène par
François Girard.
«On est actuellement en discussion
pour avoir aussi une salle de spectacle
permanente à Shanghai», confie Daniel
Lamarre, en répétant que l’avenir du
Cirque du Soleil est désormais directement
lié au développement de l’Asie.
Kà, jusqu’ici le spectacle le plus coûteux
du Cirque du Soleil, a nécessité un
investissement total de 185 M$ US.