3 septembre 2011
L'Auberge Saint-Gabriel L'effet Gonzalez
Éric Gonzalez a beaucoup cherché ces dernières
années, et il a enfin trouvé chaussure à son pied, à
l’Auberge Saint-Gabriel. Il lui fallait un lieu unique pour
interpréter sa partition culinaire en fa majeur, c’est
chose faite. Et cela, avec la complicité d’un chanteur,
d’un entrepreneur ayant la tête dans les étoiles et d’un
gestionnaire bien présent. Le chef et son équipe
proposent une cuisine incroyablement technique et
savoureuse, une expression culinaire moderne du
passé. Et vous savez quoi? Ça fonctionne à merveille.
Style de restaurant
La cuisine du
chef respecte la tradition, tout en y
ajoutant une judicieuse touche de
modernité. Une touche qui va d’ailleurs
de pair avec la philosophie des
acteurs principaux de l’Auberge
Saint-Gabriel, Marc Bolay, Guy Laliberté
et Garou, trois visionnaires.
Ils ont trouvé un complice parfait
avec le chef Éric Gonzalez. L’Auberge
est à la fois bar, salle de réception,
salle privée, club... Il y en a
pour tous les goûts et besoins.
Décor
Bâti en 1688, devenu auberge
vers 1769, Le Saint-Gabriel
est dans sa dernière phase d’embellissement.
Sans en dénaturer les
origines, le designer Bruno Braën a
créé un décor spectaculaire, original
et monumental. Je pense notamment
à l’imposante colonne vertébrale
de baleine, exposée sous
verre à la verticale, l’effet est saisissant.
Un moment d’histoire, d’hier à
aujourd’hui!
Ambiance
Il y a du monde à l’Auberge,
presque à toute heure du jour et de la nuit. Lunch, 5 à 7, souper, bar lounge, club au sous-sol (impressionnant
avec son entrée style catacombes),
salles de banquets pour réceptions
et mariages...
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Cote des internautes
3/5
(Nbre de vote : 4)
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Clientèle
Des touristes, des vedettes,
des gens d’affaires, des gourmands...
Bref, le Saint-Gabriel est populaire
en ce moment et tout le
monde en parle.
Carte des vins
Carte des vins extraordinaire,
des bijoux pour ceux qui en
ont les moyens. La Tache, Grands-Échezeaux,
Bordeaux légendaires,
mais aussi de belles trouvailles à prix
plus doux.
Le repas
Début en fanfare, mises en
bouche sublimes pour se mettre en
appétit. En quelques bouchées, Éric
Gonzalez démontre toute l’étendue de
son talent. Maîtrise des textures,
contraste savant des saveurs, soin méticuleux
de la présentation, tout paraît
facile. Et pourtant, c’est tellement
difficile de faire simple, car on ne peut
pas tricher, le produit parle de lui-même,
puis il est mis en valeur avec
justesse par les grands cuisiniers. Le
chef l’a bien compris, et il joue sa partition
à merveille. Chapeau donc pour
cette morille farcie, d’une finesse divine.
Puisque c’est une spécialité de
la maison, nous avons commencé avec
le plateau de charcuteries maison, qui
est en fait le cochon... de la tête aux
pieds. Tout y passe: des rillettes de
Tours, mousse de foie de volaille à se
jeter par terre, terrine, saucisson,
condiments d’accompagnement merveilleux,
pain de campagne grillé...
On prend notre temps, on savoure, on
sourit et on est heureux, j’ai un beau
métier. Terre et mer, boeuf braisé, tomates
confites, crevettes, quelques
aromates, béarnaise de crustacés. La
béarnaise nous comble, ce terre et
mer est un duo d’enfer. Puis, la pièce
principale de ce spectacle culinaire, le
Châteaubriand de l’Auberge (pour
deux personnes), Flammenküche
gourmande, topinambours, truffe,
moelle, échalotes au porto.
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Combien ça coûte
100$ par personne, sans excès
Le quartier
Dans le Vieux-Montréal
L’adresse
Auberge Saint-Gabriel
426, rue Saint-Gabriel
Vieux-Montréal
Téléphone: 514-878-3561
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La viande
est sublime, tranchée devant nous par
un serveur attentionné. Les topinambours
nous transportent au firmament
de la gourmandise. Puis, alors
que l’appétit (et la place dans nos estomacs)
manque tellement nous
avons été comblés, nous attaquons
tout de même le Flammenküche,
d’une richesse inouïe. C’est copieux
en s’il vous plaît, mais tellement jouissif,
on mangera moins demain. Pour
conclure, Ananas rôti (à la rôtissoire),
en coupe glacée façon «melba». La
technique de cuisson permet de décupler
les saveurs de l’ananas, mais
sans lui donner trop de sucre. Je vous
recommande aussi le dessert «ABRACADABRA», un crémeux chocolat,
cerises, streusel cacao, glace pistache.
Décadent à souhait. Mais aussi et surtout,
la tarte au citron, à réserver dès
vôtre arrivée. Il n’y en avait plus lors
de ma commande, je suis tellement
malchanceux...
Le service
Nous avons été servis par
un garçon amoureux de son métier, ça
fait du bien de voir ça, car ça ne court
pas les rues en ce moment.
Coup de toque Pour la
Cuisine d’Éric Gonzalez
et le cadre magistral.
Coup de torchon Je demande au
créateur du Cirque du Soleil de trouver
un chariot de service plus électrisant!
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