27 août 2011
Crudessence Cru-indifférence
Je savais que j’allais vivre une expérience particulière
dans ce restaurant, je m’étais préparé. Je ne parle pas
de manger de la luzerne pendant deux semaines
avant ma visite, mais j’étais préparé à vivre autre
chose que les expériences culinaires que je suis plus
habitué de vivre. Ouvert, réceptif, je voulais découvrir
la gastronomie du cru, du végétalien et du vivant. Pour
ça, j’ai invité la plus vivante des végétariennes que je
connaisse, et comme un pèlerin qui vient de recevoir la
lumière, je me suis dirigé vers le Crudessence!
Style de restaurant
Une cuisine qui a
plusieurs raisons d’être: pour la
santé, pour revitaliser le corps, et
peut-être même l’esprit! Une cuisine
de saison, de proximité, bio, riche en
nutriments et en enzymes. Une cuisine
de recherche et de création, puisque
beaucoup de choses restent encore à
découvrir. La volonté et la motivation
y sont. Pour le goût par contre, j’y reviendrai
plus bas, je ne suis pas
convaincu...
Décor
Crudessence compte deux
restaurants à Montréal, et nous
avons choisi celui situé sur Rachel,
une portion de rue bien intime.
Comptoir de service avec plats à emporter,
jolie terrasse fleurie, ainsi
qu’une petite salle à manger. Cette
dernière est sans grand confort, mais
conforme aux attentes des clients, qui
se soucient bien plus de leur assiette
que du mobilier et du décor. C’est
vraiment simple de chez simple et
très blanc (symbole de pureté?!).
Ambiance
Décontractée au possible,
sans flafla, la détente est au
menu! Tant mieux, on est moins
stressé pour manger du vivant.
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Cote des internautes
2/5
(Nbre de vote : 2)
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Clientèle
J’ai l’impression que
personne ne va chez Crudessence
par hasard, les gens savent où ils mettent
les pieds.
Carte des vins
Boissons sans alcool
uniquement, nous avons essayé l’Immuniterre,
qui ne m’a pas plu. Ça me semble
pourtant difficile de rater un cocktail
de fruits, mais bon...
Le repas
J’ai beau vouloir, ça ne m’atteint
pas. Ça me laisse totalement indifférent.
Même des chefs comme Passard,
Adria, Redzepi et tant d’autres, qui vénèrent
les végétaux, s’extasient aussi
devant une flamme, des braises bien
rouges, la vapeur embaumante, le
beurre moussant dans la poêle... Le métier
de cuisinier est une ode à la cuisson.
Le cru se marie merveilleusement bien
au cuit, mais l’un sans l’autre, je trouve
ça dommage. Il y a comme un exercice
de sublimation apporté par le chef qui
maîtrise adéquatement les modes de
cuisson. Un dicton dit même (et je le
pense vraiment!) qu’on devient cuisinier,
mais on naît rôtisseur. Mais bon, la
démarche de Crudessence est louable, je
ne le nie pas du tout. Soupe du jour, une
«soupe verte», concombre, épinard,
avocat, basilic et maïs. La trop grande
quantité d’épinards utilisée dans cette
soupe lui conférait une amertume excessive
(mais lui donnait aussi une superbe
couleur!). La texture aurait pu
être mieux maîtrisée, un peu liquide.
Capuchons de Grenoble, faits de petits
champignons blancs (style de Paris),
marinés, légèrement déshydratés, évidés
puis farcis d’un pâté de noix de Grenoble
et graines de chanvre. Ce n’était
pas mauvais du tout, mais la saveur
acide laissée par le vinaigre de pommes,
beaucoup trop présent, était dérangeante.
Nous avons d’ailleurs retrouvé
cette sensation d’acidité dans plusieurs
plats dégustés.
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Combien ça coûte
91 $ tout compris
Le quartier
À proximité du mont Royal
L’adresse
Crudessence
105 rue Rachel Montréal
Téléphone: 514-510-9299
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Ensuite, ça ne s’est pas
amélioré pour moi avec le burger. Boulette
à base d’un mélange de champignons,
tomates séchées, lin et légumes
variés, servis sur chapati, garni de tomates
fraîches, oignon rouge, laitue,
moutarde, ketchup-maison ainsi que notre
célèbre sauce aïoli aux câpres (c’est
l’intitulé!). Vous l’aurez compris, j’ai détesté.
J’ai passé l’assiette à mon invitée,
tout de même, question d’avoir un
deuxième avis. Et bien, Stéphanie a fait
la grimace et m’a redonné mon dû, sic!
On était bien loin du burger bien juteux.
Pourtant, de très bons burgers végétariens
sont tout à fait réalisables. Pour
mon invitée, une crêpe sauvage, avec
épinards, tomates séchées, fromage de
cajou et champignons marinés. Pas de
quoi écrire à sa mère, mais tout de
même correct, avec un assez bon dosage
des ingrédients. La soirée s’est terminée
en beauté par contre, sauvée par les
desserts! Étonnants, je vous les recommande
tous. D’ailleurs, ils ont la bonne
idée de proposer une assiette de dégustation,
formule que je trouve idéale pour
se faire une idée.
Le service
Distant, peu attentif aux
questions de novices comme moi. Il y
avait une sorte de suffisance du genre,
t’es pas de ma gang pis ça paraît et
donc, tu ne m’intéresses pas! C’est une
sorte de mode en ce moment dans les
restos, si tu ne «fit» pas, tu es négligé
par les serveurs, c’est vraiment désagréable.
Coup de toque Pour vivre
une expérience différente.
Coup de torchon J’en ai d’autres à vous
recommander!
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